Garance Vallée
Quand Garance Vallée a reçu son diplôme d'architecture en 2017, elle ignorait que moins d'un an après, son installation à la Design Week de Milan la propulserait au panthéon du design. Moteur de cette fulgurance : un univers iconoclaste et désinhibé qui trompe l'oeil mais instruit la passion.
Libre et spontanée, l'oeuvre de Garance Vallée est protéiforme. Elle se vit en 3 dimensions, sous forme de scénographies architecturales et d'objets associés à l'illustration et la peinture. Ses créations déploient des scènes curieuses à l'hérédité surréaliste, habitées par la matière. Elle les ancre dans la terre, ses âges, ses pigments naturels et minéraux.
Comme une étrange géologie du monde. Terrestre et architecturale.
On peut travailler le béton au corps à corps et avoir le coeur doux. Romantique, même. L'artiste parisienne ne se contente pas de le signaler quand on s'entretient avec elle. Elle le manifeste concrètement dans son oeuvre en équilibrant parfaitement la rigueur des lignes de l'architecture par la chaleur des formes organiques. Que ce soit pour Martina Gamboni à Milan, avec Maison Margiela ou dans les pages de Vogue, elle perpetue ce contraste à coups de puissants leitmotivs : son énergie terrestre, ses strates minérales, ses canons antiques fantasmés et les lueurs des premières civilisations.
D'où vient cette sensation de liberté devant ses oeuvres ? Sûrement de leur approche décomplexée. Les compositions se jouent des perspectives de l'architecture, libèrent les angles et leurrent le regard. La collaboration avec Asteré est une nouvelle occasion pour Garance Vallée de poursuivre ces faux semblants : renouer avec les deux dimensions du mural tout en embarquant le volume par le trompe-l'oeil.